August 29, 2024
En ce début d’année 2024, la situation géopolitique mondiale peut être synthétisée de la façon suivante : sur le front d’Ukraine, l’équilibre technologique entre les deux belligérants a été atteint au cours du mois d’octobre, ce qui signifie que le sort de la bataille dépendra désormais des masses d’hommes mobilisables de part et d’autre.
Impuissants sur terre, les Etats-Unis se concentrent actuellement sur le ciblage de la flotte russe en mer Noire - attaques sans incidence géopolitique mais qui servent de test pour de futures opérations à l’encontre de la Chine dans le Pacifique.
Après avoir été approchée par la Chine et la Russie, l’Arabie Saoudite a mis à exécution sa menace visant à vendre environ 6 % de son pétrole en yuan. Lorsque ce taux franchira le cap des 30 %, les Etats-Unis n’auront d’autre choix que de déclencher la guerre afin de sauver le dollar. Ce conflit n’a rien d’inévitable dans la mesure où l’Arabie Saoudite finance à nouveau son candidat favori, Donald Trump, pour l’élection du 5 novembre 2024.
En attendant, les Etats-Unis ont tenté de regagner l’Argentine à la faveur d’une élection. Nul doute que les opérations d’influence des Occidentaux comme des Orientaux se traduiront par de fortes tensions sociales dans ce pays. De façon générale, les Etats-Unis tentent de compenser leur perte d’influence au Moyen-Orient par un regain d’activisme en Amérique du Sud, comme en témoigne le récent incident au Venezuela.
Dans ce cadre, la contre-offensive du nouvel empire mongol ne porte pas uniquement sur les monnaies. Débarrassés de la menace saoudienne grâce à la médiation chinoise, les houthis multiplient actuellement leurs attaques sur le nerf sciatique du commerce international. Même si les grandes compagnies d’affrêtement maritime peuvent compter sur les gains fabuleux enregistrés pendant la pandémie, ces dernières ne peuvent durablement détourner le trafic vers la route maritime du Cap. D’où l’appel à la marine de guerre américaine qui est sortie du golfe persique.
Tel était exactement le but de la Chine : mobiliser la flotte américaine à des opérations périlleuses de protection le plus loin possible de la mer de Chine, alors que ses propres navires croisent en toute tranquillité devant Bab-el-Mandeb.