September 3, 2023
Ecrit le 23 juin 2023
La carte ci-dessus indique en rouge les pays ayant reçu la visite officielle du secrétaire général du parti communiste chinois entre 2020 et 2023. L’on notera que ces dernières sont de moins en moins nombreuses. Le chef d’État chinois a visité 7 États pendant la période 2020 – 2023 et 32 pendant la période 2017 – 2019. Les déplacements ont donc été réduits de 80 % comme si la montée en puissance de la Chine se traduisait par une moindre présence de son chef d’État à l’étranger. L’on se souvient à cet égard que l’Empereur de Chine, reclus dans la cité interdite depuis le XVe siècle, y recevait le tribut des dignitaires étrangers. Se déplacer aurait été contraire à sa dignité. A l’inverse, les visites étrangères, lorsqu’elle se matérialisaient par un tribut comme les jeunes vierges de Corée, exprimaient une allégeance à la Chine. La carte ci-dessous indique l’ensemble des pays ayant versé un tribut à l’Empereur de Chine. Ces derniers appartiennent essentiellement au monde sinisé à l’exception de trois thalassocraties occidentales : l’Angleterre, les Provinces-Unies et le Portugal.
Si l’on superpose les deux cartes, l’on se rend compte que les visites d’État du président chinois entre 2020 et 2023 forment un véritable continuum territorial asiatique négligeant les anciens royaumes tributaires désormais contrôlés par ses opposants géopolitiques (Japon, Corée du Sud ou Philippines), pour se concentrer sur un cercle d’influence ultérieur (Russie, Kazakhstan ou Indonésie). Les visites d’État ont donc été effectuées au-delà du monde sinisé, périmètre d’influence traditionnel de la Chine. A l’extérieur de ce continuum apparaît une exception : l’île saoudienne. La raison en est fort simple : l’arrimage de ce vieil allié des Etats-Unis permettra d’engager à moyen terme une véritable lutte entre l’e-yuan et le dollar.
Thomas Flichy de La Neuville